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La Presse
17 hours ago
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La Banque du Canada maintient le taux directeur à 2,75 %… pour le moment
Les économistes et les marchés financiers s'attendaient largement à ce que la banque centrale maintienne son taux directeur à 2,75 %, mercredi. La Banque du Canada maintient le taux directeur à 2,75 %… pour le moment Pour une troisième fois consécutive depuis la mi-mars, la Banque du Canada a décidé de maintenir son taux d'intérêt directeur à 2,75 %. La banque centrale explique sa décision surtout par le contexte d'incertitude économique suscité par les aléas des droits de douane provenant de l'administration Trump à Washington. En contrepartie, la Banque du Canada laisse la porte ouverte à de prochaines baisses de taux si l'économie s'affaiblit et les pressions inflationnistes se stabilisent. Dans son énoncé officiel, le gouverneur de la Banque du Canada, Tiff Macklem, indique que « dans ce contexte où l'incertitude [des mesures commerciales américaines] reste élevée, où l'économie canadienne montre une certaine résilience et où des pressions subsistent sur l'inflation de base, le Conseil de direction [de la Banque du Canada] a décidé de laisser le taux directeur inchangé. » « Nous continuerons d'analyser l'évolution et la force des pressions sur l'inflation – celles à la baisse découlant de l'affaiblissement de l'économie et celles à la hausse découlant de la montée des coûts attribuable aux droits de douane et à la réorganisation du commerce. » Ainsi, la Banque du Canada surveillera l'impact des droits de douane américains sur l'activité économique et les exportations canadiennes. Elle surveillera aussi la possibilité que la hausse des coûts liée aux droits de douane de riposte du Canada se répercute sur les prix à la consommation. Mais pour le moment, a noté le gouverneur Macklem en point de presse, les hausses des droits de douane sont « inférieures à celles que l'administration américaine avait menacé d'appliquer », même s'ils restent supérieurs aux niveaux historiques récents. Les risques d'une guerre commerciale mondiale « grave qui s'envenime » ont diminué ces derniers mois, a-t-il ajouté. Entre-temps, alors que le taux d'inflation total a augmenté de 0,2 % pour atteindre 1,9 % en juin, la Banque du Canada anticipe un taux d'inflation de base aux environs de 2,5 %, ce qui serait encore proche de sa cible. Aussi, le marché du travail montre une certaine faiblesse dans les secteurs exposés aux droits de douane, comme le secteur manufacturier, mais d'autres secteurs continuent de créer des emplois. Pour la suite, la direction de la Banque du Canada indique qu'une prochaine réduction du taux d'intérêt « pourrait être nécessaire 'si l'affaiblissement de l'économie devait s'accentuer, et que' les pressions à la hausse sur les prix découlant des perturbations de tarifs douaniers demeurent contenues. » La prochaine décision de taux d'intérêt directeur de la Banque du Canada est prévue pour le mercredi 17 septembre. Ce qu'en pensent des experts : Douglas Porter, économiste en chef et directeur, Banque de Montréal (BMO) PHOTO FRANÇOIS ROY, ARCHIVES LA PRESSE Douglas Porter « Il y a tout simplement trop d'incertitudes persistantes concernant le commerce pour que la Banque du Canada puisse être décisive sur les perspectives économiques pour le moment. Par conséquent, de prochaines baisses de taux dépendront de l'affaiblissement continu de l'économie et de l'atténuation des pressions inflationnistes. Ceux qui espèrent des baisses de taux d'intérêt doivent encore s'armer de patience. » Philippe Simard, directeur hypothécaire au Québec chez Ratehub. ca « Pour ceux qui sont actuellement à la recherche d'une propriété, le maintien du taux directeur (à 2,75 %) signifie qu'il n'y aura pas de changement pour les hypothèques à taux d'intérêt variables. Toutefois, ce statu quo [de taux directeur] contribuera à maintenir les rendements obligataires à leurs niveaux élevés, ce qui pourrait maintenir la pression à la hausse sur les taux hypothécaires fixes comme on l'a vu ces dernières semaines. » Claire Fan, économiste principale, Banque Royale (RBC) « Les perspectives économiques restent floues, alors que les tarifs douaniers mis en place jusqu'à présent ont été moins sévères que redoutés. Cependant, en tant que l'un des plus importants partenaires commerciaux des États-Unis, le Canada demeure particulièrement vulnérable aux politiques commerciales protectionnistes américaines. Bien que la Banque du Canada prévoie une hausse de l'inflation, de nouvelles baisses de taux seraient appropriées s'il devenait évident que l'économie glissait vers une récession. »


Le Figaro
19 hours ago
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La Fed maintient ses taux d'intérêt inchangés, au grand dam de Donald Trump
Le marché du travail reste «solide», avec un taux de chômage «bas», affirme la banque centrale américaine, dont la décision suscite l'ire de deux gouverneurs. La banque centrale des États-Unis (Fed) a sans surprise laissé ses taux d'intérêt inchangés mercredi, pour la cinquième fois de suite, une décision marquée par la rare opposition de deux gouverneurs qui souhaitaient une baisse. Dans son communiqué, la Réserve fédérale remarque que la croissance américaine a «ralenti au premier semestre» 2025 mais que le marché du travail reste «solide», avec un taux de chômage «bas».


Le Figaro
14-07-2025
- Business
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Donald Trump accuse le patron de la Fed de gaspiller l'argent public
Le surcoût de la rénovation du siège de la Fed est un nouveau prétexte pour la Maison-Blanche de décrédibiliser Jerome Powell, le patron de la banque centrale américaine. Donald Trump tient un nouveau prétexte pour décrédibiliser, voire évincer, Jerome Powell de la présidence du Conseil des gouverneurs de la Réserve fédérale. En guerre ouverte avec le patron de la banque centrale américaine, le Président des États-Unis et ses conseillers accusent Jerome Powell de gaspiller l'argent public dans une rénovation bien plus dispendieuse que prévu, du siège de l'institut d'émission à Washington. Le projet, lancé en 2021, va coûter quelque 2,5 milliards de dollars, soit 700 millions de plus que l'estimation initiale. La Fed, piquée au vif, explique les raisons de ce dérapage, mais dément avoir menti au Congrès sur la planification et l'exécution du chantier. Elle nie la construction de nouveaux ascenseurs et de nouvelles salles à manger pour VIP, ainsi que de nouvelles fontaines et de toits végétalisés hors du commun pour un bâtiment fédéral washingtonien. Des hausses de prix de matériaux, notamment du marbre, ainsi que la présence plus contraignante que prévu d'amiante, expliqueraient l'énorme surcoût. Publicité «Rénovation ostentatoire» « La question qui se pose est celle de la largesse avec laquelle Monsieur Powell dépense les fonds publics et le fait qu'il a systématiquement mal géré la Fed », ose déclarer Russell Vought, puissant directeur du Bureau du management et du budget. « Au lieu de tenter de redresser la barre du navire financier de la Fed, vous avez foncé droit devant dans la mise en œuvre d'une rénovation ostentatoire de votre siège à Washington », a même écrit dans une lettre à Jerome Powell, ce bras droit du Président Trump, architecte de la réorganisation des services fédéraux. L'affaire va compliquer les derniers mois de Jerome Powell à la tête de Fed. Son principal mandat, celui de Président du Conseil des gouverneurs, expire en mai 2026. Généralement un successeur est nommé dans les mois qui précèdent la fin du mandat, de manière à donner au Sénat le temps de confirmer le nominé. Or la Maison-Blanche fait déjà circuler des noms d'économistes mieux disposés à l'égard d'une baisse des taux d'intérêt, qui pourraient remplacer Jerome Powell. L'idée d'affaiblir ce dernier, en l'accusant quotidiennement d'être « idiot », « incompétent » et de tarder de manière irresponsable à abaisser son taux directeur, se double d'un désir de l'acculer à la démission. La Cour suprême a en effet indiqué que le Président des États-Unis ne peut démettre le patron de la Fed qu'en cas de malversation, et non pas en cas de désaccord sur la politique monétaire. À lire aussi «J'aimerais qu'il démissionne» : Jerome Powell, le patron de la Fed devenu souffre-douleur de Donald Trump Confiance des marchés gé de 72 ans, Jerome Powell conserve la confiance des marchés et de nombre de leaders du Congrès, attachés au principe de l'indépendance de la banque centrale. Nommé par Donald Trump lui-même en 2017, Jerome Powell peut rester à la Fed comme simple gouverneur jusqu'en janvier 2028. Il argue depuis des mois qu'il est préférable d'attendre avant de changer le niveau du taux directeur de la Fed, car le risque de rebond de l'inflation est réel, en raison des hausses de droits de douane qui commencent à se répercuter sur les prix.